Et si vous n’utilisiez pas la bonne huile essentielle ?
Les huiles essentielles séduisent de plus de plus et les articles les concernant sont légion. Internet a démocratisé l’information et nous avons accès à une multitude de publications. Les adeptes des médecines naturelles ne peuvent que s’en réjouir. Mais cette facilité d’accès à son revers de la médaille : à force de passer de main en main, de bouche en bouche, de plume en plume, certains détails d’importance ont disparu des radars dans les conseils ou recettes d’huiles essentielles.
A savoir la dénomination botanique latine précise ! Pour une utilisation à des fins thérapeutiques, cette information est primordiale en terme d’efficacité mais surtout de sécurité! Alors n’acheter que si et seulement si l’information est bien présente sur votre produit !!
Même si chacun n’utilise pas les huiles essentielles pour se soigner, beaucoup d’entre nous connaissons les plantes dont elles sont issues. De la lavande au thym, du romarin au basilic en passant par l’eucalyptus, tous ces noms nous sont familiers. Mais savez-vous que selon l’espèce, (éventuellement la sous-espèce ou la variété), l’élément de la plante dont est extraite l’huile essentielle - l'organe -, ou encore le chémotype, l’huile essentielle obtenue sera très différente ? Dans certains cas, cela influera fortement sur sa composition et donnera des propriétés bien distinctes. D’où l’importance de les différencier, car se tromper peut aboutir, au mieux à l’inefficacité, au pire à un impact néfaste pour notre organisme. J'approfondirais dans de prochains articles les notions de dénomination botanique, de chémotype et d'organe.
Un petit mot qui fait toute la différence
Les botanistes ont trouvé la parade et les baptisent avec un nom latin unique précisant si nécessaire la variété, la sous-espèce, leur chémotype, l’organe distillé ou même leur lieu de culture, permettant ainsi une distinction qui ne fait aucun doute. Par exemple, le thym le plus répandu est un thym vulgaire dont la molécule principale est le thymol : et en latin cela donnera « thymus vulgaris ct thymol ». Il n’est pas rare de voir sur les bouteilles d’huile essentielle « thym vulgaire » ou même « huile essentielle de thym » !! La spécificité « thymol » a disparu ! Quelle importance me direz-vous, du thym, cela reste du thym, non ?! Et pourtant il existe au moins sept variétés de thym vulgaire pour les huiles essentielles, chacune ayant une composition spécifique, des propriétés et des précautions d’emploi qui lui sont propres.
L’utilisation sécurisée des huiles essentielles
Le premier impact important est la sécurité d’utilisation. Reprenons l’exemple des thyms. L’une des huiles essentielles est le thym vulgaire à paracymène (Thymus vulgaris ct paracymene). Elle est essentiellement utilisée pour ses propriétés antalgiques, notamment pour l’arthrose et les rhumatismes et s’utilise donc par voie cutanée à un taux de dilution moyen (de 10 à 25% selon l’objectif). Alors que les huiles essentielles de thym à thymol ou de thym à carvacrol (Thymus vulgaris ct thymol ou Thymus vulgaris ct carvacrol),
huiles essentielles puissamment anti bactériennes et antivirales, sont fortement dermocaustiques donc ne s’utilisent que fortement diluées pour éviter des dommages cutanés. Si votre bouteille est étiquetée « huile essentielle de thym », comment savoir de quel thym est issue l’huile essentielle pour l’utiliser à bon escient et en toute sécurité ?!
Un usage efficace
Le deuxième impact est l’efficacité : si certaines spécificités ne vous sont pas communiquées, vous risquez de ne pas atteindre l’objectif recherché. Prenons cette fois-ci l’exemple des eucalyptus : pour les huiles essentielles, il en existent au moins sept. Les plus courantes, les huiles essentielles d’eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus) et d’eucalyptus radié (eucalyptus radiata ssp radiata) sont utilisées pour dégager les voies respiratoires en cas d’infections. Alors que l’eucalyptus citronné (Corymbia citriodora ct citronellal appelé aussi eucalyptus citriodora), lui, est un anti-inflammatoire notoire qu’on utilisera plutôt dans les douleurs ostéo-articulaires et musculaires. Pas vraiment le même objectif !!
Comment utiliser la bonne huile essentielle ?
Vous n’êtes ni botaniste ni spécialiste des huiles essentielles ! Aussi, tous les professionnels spécialisés en aromathérapie doivent vous faciliter la tâche tout en préservant votre sécurité !! Concernant l’achat des produits, que ce soit dans des boutiques ou sur internet, certains éléments doivent être précisés obligatoirement : la dénomination botanique en latin, la partie utilisée - l'organe - (graines, feuilles, écorce, etc …), le chémotype si nécessaire. Tous ces éléments influencent, pour certaines plantes, la composition de l’huile essentielle. Et si lorsque vous vous renseignez, un vendeur vous affirme que tous les thyms ont les mêmes propriétés, alors fuyez. Concernant les consultations auprès de personnes certifiées en aromathérapie, les conseils apportés doivent également inclure ces précisions.
Un glossaire bien pratique
Toutes les plantes aromatiques ne donnent pas plusieurs huiles essentielles. Mais en tant qu’utilisateur, vous n’êtes pas sensé connaitre ces informations. Aussi, je mets à votre disposition un glossaire des huiles essentielles incluant les noms français et leurs dénominations scientifiques latines (y compris des synonymes ou nom commercial), les parties distillées (l'organe), le chémotype s’il y en a un. Il vous permettra d'acheter vos produits en toute quiétude. Ainsi le doute pour vous ne sera plus permis ! Vous disposez de deux classements alphabétiques : par nom commun français ou par dénomination scientifique botanique latine. Téléchargez les fichiers ci-dessous.
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